French writer, écrit de la SFFF et des fanfictions, poste sur l'écriture et reblogue Pratchett
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Sorcellerie
Sorcellerie
. Il attrape le champignon et le coupe soigneusement à la racine. C’est un cœur de sorcière rouge et dodu, presque ovoïde, qu’il a passé toute la journée à chercher dans les bois. Il sourit. C’est le dernier ingrédient dont il a besoin pour le rituel.
Sifflotant un air guilleret, il regagne sa voiture et rentre chez lui, à la fois soulagé d’avoir terminé sa quête et excité de passer à l’étape suivante. Ce soir… ce soir il va lancer le sortilège.
Il lui a fallut du temps pour rassembler tous les ingrédients. Le cœur de sorcière a presque été le plus simple, même si le nom l’avait effrayé au commencement. Il ne se voyait pas commettre un meurtre pour son premier sort, et n’aurait pas su où trouver une sorcière pour commencer. Enfin, où trouver une autre sorcière. Mais le reste a été assez difficile à récupérer. On aurait pu croire que toutes ces boutiques ésotériques en ligne pourraient aider, mais bien sûr que non. Pour vendre des cristaux et des pendules en trente-huit mille matières différentes, il y a du monde. Pour vendre des poils de bouc de quatre ans encore vierge, il n’y a plus personne. Non, il n’a pas envie de repenser au bouc.
Il s’installe sur une colline à l’écart de la ville et place soigneusement le miroir rond qui servira de base à sa malédiction. Celui-ci doit refléter à la fois la cible et une constellation bien précise, aussi il met un temps fou à creuser la terre et surélever le miroir avec des cailloux, jusqu’à trouver l’angle parfait. A partir de là, tout est beaucoup plus simple.
Les autres ingrédients ont servi à créer une pâte noirâtre et puante qu’il applique au pinceau sur le miroir, tout en récitant ses incantations. Il a veillé à les apprendre par cœur. Le rituel n’apprécierait pas un sorcier hésitant et encore moins une erreur d’une syllabe. Depuis le temps qu’il se prépare, il pourrait les réciter même en dormant. Puis la touche finale, alors qu’il sent un bourdonnement à la lisière de sa conscience, comme un essaim des enfers prêt à se déchainer sur le monde… le sang de la victime. Ce qui n’a pas été le plus simple non plus à se procurer. Mais il l’a.
Trois gouttes brunes tombent sur le verre lisse et glissent jusqu’aux inscriptions boueuses. Il achève de réciter l’incantation. Et attend.
Il faut du temps, c’est normal. Jusqu’à ce que le jour se lève. Et alors ils verront… Ils verront tous.
Il ne reste plus qu’à attendre encore un peu.
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Le chiffon rouge
. C’est facile de gagner en politique. Il suffit que les autres perdent.
D’abord ils perdent leur sang-froid.
Ensuite ils perdent leur crédibilité.
Et enfin ils perdent leurs électeurs.
Simple. Basique.
Le truc est de trouver le chiffon rouge, ce qui va permettre à coup sûr de faire sortir l’autre de ses gonds. Un truc qui lui tient tellement à cœur qu’il (ou elle, mais regardons les choses en face, souvent il) va péter un câble à la seule idée qu’on va y toucher avec nos sales pattes. Il faut être un minimum subtil, bien sûr. Prétendre défendre le sujet, alors qu’on le tord, on le détourne, on le salit. Commencer l’instillation du poison par « je suis bien d’accord avec vous, d’ailleurs… » est la cerise sur le gâteau.
Avec les plus jeunes, c’est facile. Ils se lancent en politique parce qu’ils sont tout feu tout flamme, acquis à leur cause et à leurs idées. Plus ils vieillissent, plus c’est dur. Ils sont restés en politique parce qu’ils aiment le pouvoir. Mais il reste souvent au fond même des plus vieilles carcasses un peu de la flamme du début, du temps béni où ils y croyaient encore. Il faut juste fouiller, et bien viser.
A la fin il ne reste que les gagnants, ceux qui ne perdent jamais. Ceux qui n’ont plus rien en eux qu’ils pourraient encore perdre. Les meilleurs des meilleurs.
Les gens comme moi.
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I loved books. It make me happy. So I have to do books myself to make people happy too ! Yes its simple but I was 6 and I write a wonderful book with a sentence per page and an illustration, like my baby books... After, I never stopped, because I like imagine stories et I want to express a lot of things I cannot tell aloud. I took breaks, at one point i went five years without writing, but I’m still a writer.
What made you guys start writing? I’m curious!
Le grand méchant malembis
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Un, deux, trois,
Petit kempa écoute-moi,
Quatre, cinq, six,
Attention au malembis,
Sept, huit, neuf,
Avec ses grands cracareufes,
Dix, onze, douze,
Et sa malanga toute rouge.
Il rôde tous les choudi,
Alléché par les quouchis,
Leur odeur et leur rondeur,
Délicieux petits grouffeurs.
Petit kempa, cache-toi,
Mets tes pattes sur tes goujas,
Sous la vark ou sous le lit,
Ne fait surtout pas un bruit.
Quand il grondera aussi fort,
Qu’un troupeau de séraitsaures,
N’émet même pas un couinement
Et tu t’en sortiras vivant.
The woods are lovely, dark and deep 🍃🍂