Ma Famille Saime Beaucoup. Mais Mal.
Ma famille s’aime beaucoup. Mais mal.
-
jeveuxjusteunnompourmabonner liked this · 4 years ago
More Posts from Papierhaikuphoto
La vague céleste formait un tsunami menaçant d’engloutir l’hôtel, le supermarché, la plage, le petit cabanon du maître nageur et tous les baigneurs insouciants qui ne regardaient pas le ciel...
Le caillou et la rivière
J’ai jeté un caillou à la rivière, hier
Je l’ai jeté du haut d’un pont
dans les remous écumants du courant
J’ai bien observé sa chute et son impact
Je voulais graver dans ma tête
ce mouvement, ce lâcher-prise
cette disparition subaquatique,
imaginer son chemin roulé par les eaux.
Le caillou était vert,
vert rainé de blanc
comme une balafre brillante
dans le vert de l’espoir.
Il était beau, ce caillou !
J’aurais aimé pouvoir le ramener chez moi
Le poser avec les autres sur le meuble en bois
pour pouvoir le regarder et le toucher de temps en temps…
Mais non, je l’ai jeté à la rivière.
Je ne voulais pas, mais il le fallait
on ne peut pas aimer un caillou à sens unique
il se serait ennuyé sur mon étagère
j’ai préféré lui rendre sa liberté,
et même, lui offrir des aventures,
lui qui était immobile sur le goudron
à prendre la poussière des âges.
Je lui ai offert le tumulte du voyage
la caresse, la force et la poussée des flots
les raclements sur le fond de la rivière
la rencontre des graviers et des pierres
comme lui emportées, comme lui, en sousnage,
et peut être même, la mer,
tout au bout
la beauté de la mer
la délivrance de la mer
l’immensité de la mer…
J’ai offert la liberté à ce caillou
que j’aimais
je l’ai laissé partir sans espoir de le revoir.
(Que pouvais-je faire d’autre?)
J’ai bien observé sa chute et sa disparition
Je lui ai crié AU REVOIR !
Je suis restée longtemps immobile sur ce pont
et l’eau recouvrait tout sur son passage.
— Mat Fauve