French writer, écrit de la SFFF et des fanfictions, poste sur l'écriture et reblogue Pratchett
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Dans La Nuit
Dans la nuit
Je me suis remis aux fanfictions ! Enfin, une fanfic, super courte, sur un mini fandom. Mais ça me fait plaisir. En plus c’est le premier roman que j’ai réussi à lire en anglais (je ne dit pas que j’ai tout maitrisé, mais j’ai réussi à suivre l’essentiel), disponible gratuitement ici : Bang bang boom [New York], préquel de la très chouette BD Bang bang boom. Première fois aussi j’écris sur un couple qui est canoniquement en couple, et c’est très chouette.
Si ça vous tente, je mets le texte en intégral en dessous. NSFW, même si c’est des mentions de sexe plutôt que l’acte lui-même.
L’action se passe très peu de temps après que la relation entre Cheshire et Jakub ait commencé, avant que la routine et surtout la fuite n’aient pu effacer la plupart de leurs doutes et remplacer une communication correcte entre eux (ce qu’on attend encore d’ailleurs). Point de vue Cheshire.
Cheshire sort de la salle de bain en se séchant rapidement, ayant hâte de retrouver Jakub. Oui, ils ont passé la journée ensemble, et sont allés ensemble incendier un rival trop audacieux dans la soirée, et ont enchainé aux petites heures de la nuit avec une séance de sexe passionnée, et alors ? Il est à peine… bon, il est déjà cinq heures du matin d’après le réveil sur la table de nuit, mais ils sont jeunes et pas du genre à se coucher avec les poules. Ils peuvent encore prendre un verre, ou faire une partie de poker, ou même faire un deuxième round, avant que le soleil ne se lève…
Ches est en train d’énoncer ces programmes alléchants à voix haute lorsqu’il réalise que Jakub s’est endormi, exactement dans la position où il l’a laissé, écroulé sur le lit. Il sourit tendrement. Autant pour la fin de soirée. En même temps, c’est vrai que la journée a été particulièrement longue. Sans oublier que, comme souvent, c’est Jakub qui a pris l’ascendant au lit et a fait le plus fatigant. Il ne viendrait pas à l’esprit du blond de s’en plaindre, mais il espérait plus ou moins… autre chose. Même s’il n’a aucune raison d’en vouloir plus, se raisonne-t-il.
Il a beaucoup de chance, en réalité. Il a pu réaliser son rêve de devenir un gangster, il est puissant, célèbre, doté de magie, et il a un partenaire incroyable. Jakub est presque une caricature des hors-la-loi qui l’ont toujours fait rêvé, il est incroyablement solide, fiable, d’un sang-froid à toute épreuve, il peut affronter n’importe quoi sans hésiter et abattre n’importe qui sans battre un cil. Ils font une équipe du tonnerre, les deux atouts maîtres du clan Kozlow, quoi qu’en pense cet imbécile de Barney, ils sont chacun prêt à protéger l’autre de leur propre vie sans hésiter, et sont capables d’abattre tous les obstacles qui peuvent tenter de se dresser sur leur route. Tant qu’il aura Jakub à ses côtés, Cheshire est certain qu’il est invincible.
Et en plus de ça, depuis quelque temps – depuis que Jakub a son bras mécanique, bien que ça n’ait aucun sens – ils couchent ensemble. Ce n’est encore arrivé que quelques fois, toujours des moments où l’adrénaline leur brûle les veines et où ils se jettent l’un sur l’autre comme s’ils voulaient se dévorer, avant de faire comme si de rien n’était le lendemain. Partager le lit de Jakub est toujours grandiose, quel que soit le rôle que le brun choisisse, et Ches devrait se contenter d’apprécier ce qu’il a. En plus, il n’y a aucune chance pour que Jake se montre un jour trop insistant sur leur relation ou lui demande de s’engager dans quelque chose de sérieux. Pour l’instant, ils ne se sont engagés dans rien du tout. Ches a préféré ne pas poser de question. Tout ce qu’il sait, c’est que visiblement Jakub et Miklos ont rompu – en est-il la cause ? C’est une question dangereuse – et que le brun lui a interdit de parler de cet aspect de leur relation à quiconque. Son comportement est aussi insaisissable que les expressions sur son visage. Et tant qu’il ne sait pas, Cheshire a bien trop peur de faire ou dire ce qu’il ne faudrait pas et de mettre fin à… ce qu’ils ont aujourd’hui, quoi que ce soit. Donc il ne demande rien. Donc il ne sait pas.
En attendant, c’est la première fois qu’il peut profiter de Jake ainsi, aussi vulnérable et abandonné. Les fois précédentes, Ches s’est endormi assez rapidement après qu’ils aient fait l’amour, et avant, l’ambiance n’est pas propice à admirer correctement le corps de Jakub. Avant, toute son attention est concentrée, captivée par le regard de son amant, ses yeux sombres si perçants, son visage de marbre, aussi férocement attentif que lorsqu’il travaille, comme si Cheshire était un explosif particulièrement dangereux qui ne pouvait être maitrisé qu’avec une concentration de tous les instants. Et Cheshire Bloom, qui n’aime rien tant que d’être regardé, a parfois l’impression qu’il pourrait mourir de ce regard-là, aussi aiguisé qu’un poignard. C’est incroyablement excitant, plus enivrant que les meilleurs whiskys sur lesquels ils ont pu mettre la main, plus grisant même que de se jeter au milieu des balles en laissant libre cours à ses explosions. D’un seul regard, Jakub peut lui provoquer un rush d’adrénaline qui approche violemment les moments les plus chauds de sa vie de dangereux gangster, et Cheshire ne s’en lasse pas.
Mais c’est agréable aussi de le découvrir autrement. Lentement, le blond laisse courir une main nue sur le dos de son amant et descend délicatement jusqu’à ses fesses, jouant du bout des doigts à tracer un chemin secret entre ses innombrables taches de rousseur brunes. C’est amusant de voir à quel point il s’est mis à apprécier les taches de rousseur de Jakub. Il avait toujours préféré les taches de rousseur plus claires, comme celles de Grace, sa première petite amie, qui donnait l’impression qu’on l’avait constellée de peinture dorée. Jake donnait plutôt l’impression d’être constellé d’encre. Si on voulait vraiment faire de la poésie, on pourrait comparer sa peau de lait et ses taches sombres à une nuit constellée d’étoiles – si on en inversait les couleurs – et on pourrait tracer des constellations sur sa peau étonnamment douce. Cheshire n’est pas vraiment un homme à faire de la poésie, mais il aime les chansons romantiques, et il serait tenté d’en improviser une à la gloire de ce dos musclé moucheté. Même s’il doit admettre, quelque part au fond de lui-même, que s’il aime les taches de rousseur de Jakub, c’est avant tout parce que ce sont les taches de rousseur de Jakub. Elles sont aussi indissociables de lui que ses yeux noirs et son manque d’expression. Penser à elles, c’est penser à lui, et forcément, à chaque fois, il ressent ce petit tressaillement, ce mélange de fierté d’avoir été choisi, de peur de mal comprendre et de tout gâcher, et d’autre chose. Une autre chose qu’il a toujours prise pour de l’admiration, une envie d’être spécial aux yeux de celui qu’il considérait comme un modèle, une envie d’être vu, comprit et applaudit. Une envie qui n’a peut-être rien à voir avec ce qu’il croyait.
Sa main caresse les fesses de son amant, un effleurement qui se transforme rapidement en caresse à pleine paume. Jakub est la seule personne au monde devant qui Cheshire enlève ses gants, et il en profite pour apprécier pleinement la sensation. Ses fesses sont vraiment la seule partie de son anatomie qui est moelleuse – même si on sent le muscle en dessous quand on les malaxe vraiment. Jake est tout en muscle, pas le genre costaud comme Cheshire, plutôt des muscles fins et gainés, nerveux, prêts à l’action en une fraction de seconde. Des réflexes de serpent, un visage taillé à la serpe, des yeux qui lancent des couteaux, tout chez le brun semble être taillé en acier. Sauf ses fesses, contre lesquelles Cheshire se serre tendrement, avant de planter un baiser léger sur la nuque tachetée de son amant.
Qui aurait cru que Jakub était littéralement assis sur une telle merveille. Le fait que personne ne s’en soit aperçu est un crime de son tailleur. Il faut absolument que Ches lui fasse faire un costume correct, un qui tombe bien et mette sa somptueuse chute de reins en valeur. Jake détesterait – la seule chose qu’il déteste plus que de parler, c’est qu’on le regarde, on peut dire qu’ils sont vraiment complémentaires de ce côté là, pour ne pas dire dramatiquement opposés. Mais avec assez de charme, il pourrait céder. Ches ne sait jamais si c’est parce qu’il s’attendrit devant ses bêtises ou qu’il en a assez de perdre de son temps à écouter le babillage du blond, mais il cède. L’homme d’acier est finalement bien plus tendre qu’il n’y parait. Et Ches est le seul à le savoir. Enfin, Miklos le sait sans doute aussi, mais peut importe. À cet instant, c’est Ches qui est là dans le lit de Jakub, et il n’y a que lui qui peut voir son côté tendre. C’est tout ce qui compte.
Il se glisse aux côtés de son amant et commence à rabattre les couvertures eux, avant d’éteindre la lampe de chevet. Le temps de faire ce geste a suffi à Jakub pour se rabattre sur le côté – en lui tournant le dos. Ches ne sait pas vraiment comment interpréter ce geste, il ne sait même pas si Jake s’est réveillé ou s’il est toujours inconscient, et il est toujours en train de débattre pour savoir s’il doit se rapprocher ou non quand Jakub se recule et vient coller son dos contre lui.
Avec un sourire soulagé dont il n’a absolument pas conscience, Ches ajuste sa position à celle du brun, plaquant leurs deux corps l’un contre l’autre. Jake laisse échapper un soupir, mais ne semble pas s’être réveillé, juste apaisé. Et c’est parfait. Le blond a le nez sur la nuque de son amant et cette odeur l’apaise à son tour, le préparant au sommeil. Comme pour les taches de rousseur, cette odeur n’aurait pas mérité qu’on lui rédige des poèmes. Jake sent la cigarette avant tout – tout ce qu’il fume a imprégné ses cheveux, ses vêtements et son appartement depuis longtemps. Il sent aussi la poudre quand il a manipulé les armes, et le savon bon marché, sans doute le même qu’il utilise depuis son adolescence. On retrouve aussi, quand on la cherche, une trace discrète de l’odeur de la magie de Cheshire, celle qu’ont les cigarettes qu’il allume avec ses flammes et que Jakub préfère à toutes les autres. Et aussi l’odeur de Jakub lui-même, celle qui le distingue de tous les autres. Rien de tout ça ni du mélange qui en résulte n’est particulièrement attirant, ce n’est pas le genre de fragrance qui fait se retourner sur le sillage d’une jolie fille en se demande d’où vient ce parfum fleuri. Mais Cheshire s’est mis à l’aimer, car c’est l’odeur de Jakub, et lorsqu’ils sont ainsi, lovés l’un dans les bras de l’autre, il se sent incroyablement bien. À sa place exacte dans l’univers.
Il laisse tomber son bras par-dessus Jake et le caresse doucement. Il n’a pas envie de le réveiller et il est à peu près certain que le brun n’aura aucune envie d’un second round à cette heure-ci, mais Ches a envie de le toucher encore, plus tendrement qu’un simple ami qui partagerait son lit. Il a envie de profiter de cette intimité que Jakub lui offre, lui qui est en permanence sur ses gardes. C’est beau, et doux, et aussi un peu excitant, comme s’il était en train de profiter d’un bel endroit où il n’avait absolument aucun droit d’aller. Il sent une érection commencer à lui venir, rien de bien grandiose pour le moment, mais ça peut venir. Jake est là, tout à lui, et cette idée seule suffit à éveiller tous ses appétits.
Il sent la main mécanique de Jakub bouger légèrement, puis se poser sur la sienne et la guider jusqu’à sa poitrine, où elle est solidement plaquée. Pourtant, le souffle du brun est toujours lent et apaisé, il ne semble pas s’être éveillé. Mais il voulait lui prendre la main. Cheshire se retient de pouffer, le visage toujours enfouit dans les cheveux de Jakub. À présent, il est hors de question qu’il bouge, même un pied-de-biche ne lui permettrait pas de se libérer de la poigne d’acier. S’il a besoin d’aller aux toilettes pendant la nuit, il lui faudra réveiller le brun, ou scier son propre bras. Mais ça ne le dérange pas. Il a l’impression que Jakub s’agrippe à lui comme à quelque chose de précieux. Dans un souffle, Cheshire murmure : « Je suis là ». Il n’ose pas ajouter un « ne t’en fais pas », parce que ce serait ridicule d’imaginer Jakub Danowicz s’inquiéter qu’il soit là ou non. Quoi qu’en disent des doigts d’acier fermement pressés sur les siens.
Après avoir dit ces mots, Cheshire entend Jake soupirer, un long échappement d’air qui est presque un gémissement, et sent son corps s’arrondir et s’adapter à sa position, comme celui d’un chat. Ah, cette fois ça y est, Jakub est complètement détendu. C’est quelque chose de rare, lui qui est toujours sur le qui-vive, toujours prêt à tout. À part peut-être quand Ches lui passe un bras sur les épaules, dans les moments de célébration ou tout simplement lorsqu’il raconte une histoire et qu’il tente de faire partager physiquement son enthousiasme. Dans ces moments-là, Jakub n’a pas l’air d’être particulièrement impressionné par les exploits du blond, ni même intéressé, mais se laisse mettre le bras sur les épaules, et petit à petit, durant la soirée, Cheshire sent les muscles de ses épaules se détendre. Et peut-être qu’il cherche des signes partout et se contente de peu, parce qu’il est inquiet, mais peut-être que c’est vraiment le signe qu’il y a quelque chose de spécial entre eux, que Jakub a confiance en lui, qu’il peut se détendre en sa présence. Qu’il est aussi précieux pour Jake que Jake est précieux pour lui. Qu’ils sont chacun le quelqu’un de spécial de l’autre, des partenaires un peu particuliers, et qu’ils partagent quelque chose qu’ils ne montrent pas au reste du monde.
A son tour Cheshire se laisse glisser dans le sommeil, un sourire bienheureux aux lèvres.
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