French writer, écrit de la SFFF et des fanfictions, poste sur l'écriture et reblogue Pratchett
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Comme Chat Et Chien
Comme chat et chien
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Pas un chat ne doit être croisé durant la balade - c’est la règle. Sinon, je ne réponds plus de rien.
Je suis un bon chien, moi. Vraiment un bon chien. Je fais des sourires et des tours pour plaire à mes humains, j’écoute tout ce qu’ils me disent même si c’est aberrant (pourquoi m’empêcher de monter sur le canapé quand je suis mouillé, alors que c’est le moment où je veux me sécher, et me laisser faire quand je suis sec, alors que je n’en ai pas besoin ? Absurde ! Mais j’écoute quand même). J’attends même leur autorisation avant de manger ma gamelle ! Je ne tire pas en laisse, je n’aboie jamais, je me tiens tranquille le temps de faire la photo, même si on a mis des choses bizarres sur ma tête. Un chien en or, j’aime autant vous le dire. D’ailleurs, mes humains en sont bien conscients. Ils me couvrent de compliments, de caresses et de récompenses savoureuses. C’est toujours agréable de savoir que votre dur labeur est reconnu.
Et ils m’aiment. C’est ça le plus beau. Ils m’aiment si fort qu’il leur suffit de me voir pour être plus heureux qu’avant, ou au minimum moins malheureux. Et si me voir ne suffit pas, poser ma tête sur leurs genoux et soupirer longuement va aider à coup sûr. J’ai des pouvoirs magiques, en tant que chien, et j’en use généreusement.
Mais les chats… Mon seul défaut, ma seule faiblesse, ce sont les chats. Ces créatures du démon qui ne font que me narguer avant de s’enfuir à toutes pattes, comme s’ils suppliaient pour qu’on les poursuive. Comment pourrait-on caninement résister à un chat qui vous déboule sous la truffe avant de courir et sauter comme s’il était une super baballe ultra-rebondissante ? Impossible, je vous dis !
Alors voilà, j’ai beau être un bon chien, quand j’en vois un je deviens fou. J’oublie tout, les ordres, la laisse, les humains, les calins et les friandises, tout ça n’a plus aucune importance. Tout ce qui reste c’est cette obsession : attraper le chat !
Et qu’est-ce que j’en ferais si j’en attrape un ? Je saurais bien quand ça arrivera…
En attendant, j’avertis silencieusement mes humains – avec mes yeux télépathes, je les regarde et ils comprennent très bien – que s’ils veulent que tout se passe bien pendant la balade, il faut enlever tous les chats. Je n’y peux rien, c’est comme ça, c’est la règle.
Sinon, je ne réponds plus de rien.
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Happy lilac day, guys.
I drew this lilac for a different reason, but for 25 of May it fits perfectly
All the little angels rise up high!
Well remembered, Mr. Lipwig.
Sorcellerie
. Il attrape le champignon et le coupe soigneusement à la racine. C’est un cœur de sorcière rouge et dodu, presque ovoïde, qu’il a passé toute la journée à chercher dans les bois. Il sourit. C’est le dernier ingrédient dont il a besoin pour le rituel.
Sifflotant un air guilleret, il regagne sa voiture et rentre chez lui, à la fois soulagé d’avoir terminé sa quête et excité de passer à l’étape suivante. Ce soir… ce soir il va lancer le sortilège.
Il lui a fallut du temps pour rassembler tous les ingrédients. Le cœur de sorcière a presque été le plus simple, même si le nom l’avait effrayé au commencement. Il ne se voyait pas commettre un meurtre pour son premier sort, et n’aurait pas su où trouver une sorcière pour commencer. Enfin, où trouver une autre sorcière. Mais le reste a été assez difficile à récupérer. On aurait pu croire que toutes ces boutiques ésotériques en ligne pourraient aider, mais bien sûr que non. Pour vendre des cristaux et des pendules en trente-huit mille matières différentes, il y a du monde. Pour vendre des poils de bouc de quatre ans encore vierge, il n’y a plus personne. Non, il n’a pas envie de repenser au bouc.
Il s’installe sur une colline à l’écart de la ville et place soigneusement le miroir rond qui servira de base à sa malédiction. Celui-ci doit refléter à la fois la cible et une constellation bien précise, aussi il met un temps fou à creuser la terre et surélever le miroir avec des cailloux, jusqu’à trouver l’angle parfait. A partir de là, tout est beaucoup plus simple.
Les autres ingrédients ont servi à créer une pâte noirâtre et puante qu’il applique au pinceau sur le miroir, tout en récitant ses incantations. Il a veillé à les apprendre par cœur. Le rituel n’apprécierait pas un sorcier hésitant et encore moins une erreur d’une syllabe. Depuis le temps qu’il se prépare, il pourrait les réciter même en dormant. Puis la touche finale, alors qu’il sent un bourdonnement à la lisière de sa conscience, comme un essaim des enfers prêt à se déchainer sur le monde… le sang de la victime. Ce qui n’a pas été le plus simple non plus à se procurer. Mais il l’a.
Trois gouttes brunes tombent sur le verre lisse et glissent jusqu’aux inscriptions boueuses. Il achève de réciter l’incantation. Et attend.
Il faut du temps, c’est normal. Jusqu’à ce que le jour se lève. Et alors ils verront… Ils verront tous.
Il ne reste plus qu’à attendre encore un peu.
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Le chiffon rouge
. C’est facile de gagner en politique. Il suffit que les autres perdent.
D’abord ils perdent leur sang-froid.
Ensuite ils perdent leur crédibilité.
Et enfin ils perdent leurs électeurs.
Simple. Basique.
Le truc est de trouver le chiffon rouge, ce qui va permettre à coup sûr de faire sortir l’autre de ses gonds. Un truc qui lui tient tellement à cœur qu’il (ou elle, mais regardons les choses en face, souvent il) va péter un câble à la seule idée qu’on va y toucher avec nos sales pattes. Il faut être un minimum subtil, bien sûr. Prétendre défendre le sujet, alors qu’on le tord, on le détourne, on le salit. Commencer l’instillation du poison par « je suis bien d’accord avec vous, d’ailleurs… » est la cerise sur le gâteau.
Avec les plus jeunes, c’est facile. Ils se lancent en politique parce qu’ils sont tout feu tout flamme, acquis à leur cause et à leurs idées. Plus ils vieillissent, plus c’est dur. Ils sont restés en politique parce qu’ils aiment le pouvoir. Mais il reste souvent au fond même des plus vieilles carcasses un peu de la flamme du début, du temps béni où ils y croyaient encore. Il faut juste fouiller, et bien viser.
A la fin il ne reste que les gagnants, ceux qui ne perdent jamais. Ceux qui n’ont plus rien en eux qu’ils pourraient encore perdre. Les meilleurs des meilleurs.
Les gens comme moi.
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Le grand méchant malembis
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Un, deux, trois,
Petit kempa écoute-moi,
Quatre, cinq, six,
Attention au malembis,
Sept, huit, neuf,
Avec ses grands cracareufes,
Dix, onze, douze,
Et sa malanga toute rouge.
Il rôde tous les choudi,
Alléché par les quouchis,
Leur odeur et leur rondeur,
Délicieux petits grouffeurs.
Petit kempa, cache-toi,
Mets tes pattes sur tes goujas,
Sous la vark ou sous le lit,
Ne fait surtout pas un bruit.
Quand il grondera aussi fort,
Qu’un troupeau de séraitsaures,
N’émet même pas un couinement
Et tu t’en sortiras vivant.