luma-az - Luma Azane
Luma Azane

French writer, écrit de la SFFF et des fanfictions, poste sur l'écriture et reblogue Pratchett

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I Had This Idea For A Looping Animation In Which A Single Dot Has A Pretty Long Loop, But The Animation

I Had This Idea For A Looping Animation In Which A Single Dot Has A Pretty Long Loop, But The Animation

I had this idea for a looping animation in which a single dot has a pretty long loop, but the animation as a whole is much shorter. Because of the repetition this animation is only 1 second long!

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1 year ago

Elle s'appelle Blanche

Défi d’écriture 30 jours pour écrire, 15 août 

Thème : Le corps/six mois dormir

. .

C’est… perturbant.

Le corps est là depuis longtemps, il est impossible qu’il en soit autrement. Il n’a pas été enterré, il a été posé dans la forêt, et la terre, les feuilles mortes et les plantes se sont accumulées dessus petit à petit. Sans oublier qu’on sait très bien que la demoiselle a été assassinée il y a six mois. Une avalanche de preuves le démontre, dont une vidéo. Il ne manquait que le cadavre.

Le cadavre est frais comme une rose.

L’inspectrice s’accroupit tout en mettant sur sa main un gant en latex. Elle a beaucoup de choses à examiner sur ce corps, mais sa première impulsion est de chercher le pouls. La victime a l’air si vivante…

Sous ses doigts, la peau est douce et élastique. Tiède.

Son propre cœur bat à tout rompre. Non, ce n’est pas possible que la jeune fille soit vivante, qu’elle n’ait fait que dormir six mois, à même le sol, dans cette forêt si…

Une forêt si enchanteresse, et si calme à la fois. Pas un bruit, ni un pépiement d’oiseau, ni un bourdonnement d’insecte. Le corps repose dans une clairière, exactement où il faut pour qu’un rayon de soleil doré l’illumine. L’endroit a des allures de cathédrale végétale.

L’inspectrice ne trouve pas le pouls, bien sûr, quelle idée absurde. En attendant elle a trouvé le corps signalé par le promeneur, et en dépit de ses bizarreries il est temps d’enclencher la procédure. Appel au poste, protection du périmètre, envoi de la police scientifique… Elle a hâte d’avoir l’avis du légiste sur ce cas. Vraiment très étran...

Elle était en train de saisir sa radio quand une chouette fond sur elle et lui laboure la main de ses serres. Ah, d’où elle sort, cette saleté ? Ça fait un mal de chien ! Et depuis quand les chouettes se pointent en plein jour ?

En regardant autour d’elle pour chercher son agresseuse à plumes, l’inspectrice s’aperçoit que chaque branche de chaque arbre est recouverte d’animaux. Oiseaux, écureuils, chauve-souris. En-dessous, les buissons sont remplis également de lapins, de renards, de blaireaux, de daims et de cerfs – sans oublier toutes les bestioles de la forêt qu’elle serait incapable d’identifier. Tout ce petit monde reste là, sans un bruit, se contentant de la fixer des yeux d’une manière qui la terrifie.

Lentement, prudemment, elle amorce à nouveau le geste d’attraper sa radio. Toutes les têtes bougent au rythme de sa main.

Une voix bourrue la fait sursauter :

« Allons, ce n’est pas la peine de faire ça, mademoiselle.

Elle se retourne. Personne. Ah, non, son interlocuteur est nettement plus bas. C’est une personne atteinte de nanisme – si c’est comme ça qu’on dit pour être politiquement correct aujourd’hui, en tout cas il ne donne pas envie de l’appeler « personne de petite taille ». Rien chez lui n’a l’air très petit, à part bien sûr la hauteur. Il est très large, très fort, et sa voix ressemble au bruit d’une avalanche de pierres.

Plus que nerveuse, l’inspectrice passe en mode automatique et lui répond d’une voix sèche :

 — Inspectrice Zenigata, police criminelle. Je vous prie de dégager la zone, ceci est une scène de crime dans une enquête en cours.

— Non, répond tout simplement le nain. Ceci est un lieu de recueillement pour nous tous. Vous voulez la voir ?

— De recueill… Monsieur, vous savez qu’il y a un cadavre là ?

— Elle s’appelle Blanche, et elle n’est pas morte.

— Vous la connaissez ! Vous allez avoir de nombreuses questions à répondre au poste…

— Non.

Il s’avance. Il n’a rien de menaçant dans son attitude, si on ignore le fait qu’il ressemble à une force de la nature, et que l’inspectrice n’est absolument pas certaine qu’elle pourrait le maitriser s’il le fallait. Comment peut-on humainement être aussi large que haut ? Elle ne va quand même pas lui tirer dessus !

Mais elle se sent très seule dans cette forêt, sous le feu du regard des animaux dont au moins un a l’air d’avoir la rage, et la situation n’est plus sous son contrôle depuis beaucoup trop longtemps. Elle attrape enfin sa radio et appelle du renfort.

Elle n’entend rien en retour. Pas même en crachotement. Comme si l’appareil était éteint, ou mort.

En attendant, l’homme a presque atteint le cadavre. Il se penche devant et soupire :

— Mes frères et moi voulions lui créer un cercueil de verre. Vous savez, pour la protéger de la terre. Mais elle aimait tellement la nature. Elle aurait voulu sentir les racines des plantes pousser sur elle, vous comprenez ?

— Reculez ! Dernier avertissement ! Reculez tout de suite ou je tire !

— N’est-elle pas magnifique ? ajoute le nain en se tournant vers l’inspectrice. N’avez-vous pas envie de la sauver ?

Elle sort son arme de service de son étui. Elle ne s’en est jamais servi et ne voit pas par quel miracle toute cette histoire ne finira pas en bavure, mais il est hors de question qu’elle laisse s’échapper cet homme. Même si ce n’est pas lui l’assassin – c’était un chasseur, qui lui a arraché le cœur au couteau de survie, un meurtre horrible – il est sans aucun doute un complice.

Et un taré. Il s’agenouille devant le cadavre et commence à nettoyer délicatement la terre qui recouvre son visage.

— Arrêtez ça ! Levez les mains en l’air, ou je tire !

— Vous êtes sûre, mademoiselle Zenigata ? Vous ne préféreriez pas la sauver ? Vous auriez dû la connaître. Elle était si gentille. Vous seriez si heureuses, toutes les deux.

— Je…

Quelle histoire de fous. Du début à la fin. Comment est-ce qu’elle peut se sortir de…

— N’insiste pas, dit une autre voix aussi rocailleuse que la première.

Un autre nain est arrivé, au moins aussi massif que le premier. Et un autre. Combien sont-ils en tout, et d’où sortent-ils à la fin ? Elle n’a entendu aucune voiture !

Le premier lui répond :

— Elle pourrait être la bonne. Elle pourrait la réveiller.

— Non, mon frère. Tu ne vois pas qu’elle est terrifiée ? Elle n’a pas ce que nous cherchons. Il faudrait le cœur d’un prince…

— Les princes n’existent plus. Elle a un cœur de chevalier protecteur, c’est déjà beaucoup. Ça pourrait marcher…

L’inspectrice balaie la clairière du regard, pistolet en avant. Ils sont sept, puissants, barbus, massifs, qui semblent avoir émergés de la terre elle-même. Et ces satanés bestiaux qui n’arrêtent pas de la fixer…

Un nain à la longue barbe blanche prend la parole – sa voix ressemble au grondement d’un tremblement de terre et il est à peine compréhensible :

— Si elle avait voulu le faire, elle l’aurait fait. Patience, mes frères. Le temps n’est pas encore venu. »

.

Lorsque l’inspectrice se réveille, il fait nuit, et il ne reste personne – ni corps, ni nains, ni animaux. Rien que la vague sensation d’être passé très près de quelque chose d’extraordinaire, et de l’avoir manqué.

.

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1 year ago

Golden Hour

Défi d’écriture 30 jours pour écrire, 22 août 

Thème : whisky/le soleil me fuit

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Le soleil me fuit tandis que mon ombre s’étire, il coule à l’horizon et teinte le monde d’un or de whisky. Il devrait se passer quelque chose. La scène est trop belle pour qu’il ne se passe rien. Mais moi et mon ombre sommes seuls, et bientôt il sera couché.

Lâcheur.

Je n’ai pas besoin de lui, de toute façon. Je n’ai pas besoin d’une golden hour où le monde est nappé d’or et où des choses extraordinaires m’arriveraient. Pas du tout.

C’est juste que des fois… j’aimerai bien, vous comprenez ? J’aimerais bien vivre dans un film et que les moments comme ça soient impactants, forts, authentiques. Vivre des émotions à 100 à l’heure, vivre des euphories et des drames, vivre jusqu’à en crever, vivre enfin !

Au lieu de ça, le soleil achève sa fuite, et je rentre chez moi. Je vais retrouver ma télé, mon canapé, mes chats. Et du temps pour m’imaginer tout ce qui aurait dû m’arriver pendant cet instant parfait.

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1 year ago

Le prince à vélo

Défi d’écriture 30 jours pour écrire, 16 août 

Thème : vélo/je suis en vie

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La terre est fraiche et douce sur ma peau. Les racines des plantes m’enlacent tendrement. Mon sommeil est paisible.

Six mois qu’on m’a tuée et qu’on m’a déposée là. Mon histoire ne débute pas ici. Mais elle ne s’y arrête pas non plus.

J’attends.

Parfois un bruit brise mes rêves de forêt. Les pas lointains d’un promeneur. Le grondement plus lointain encore d’un avion dans le ciel. La sonnette d’un vélo. Toujours trop loin pour venir me sauver. Et même ceux qui se rapprochent… tout le monde n’a pas le cœur d’un prince. Leur choc et leur horreur en me découvrant ne leur permettent pas de faire ce qu’il faut.

Peu importe. J’ai tout mon temps.

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Ce n’est pas vraiment que j’ai perdu patience – le temps n’est qu’une information quand on est mort. C’est qu’il m’a agacée, avec son vélo.

Qu’on ne me voit pas depuis le sentier de randonnée, c’est normal – mes amis se recueillent régulièrement devant mon corps, ils ne l’ont pas installé n’importe où. Qu’on ne me voit pas quand on franchit les buissons et qu’on arrive dans l’herbe courte, c’est déjà moins banal. Mais qu’on me roule dessus sans me voir du tout ! Non mais quel toupet !

J’ai mal réagit, je m’en suis rendu compte seulement après. Mais ça faisait si longtemps que je n’avais pas ressenti la colère, moi qui dormais si bien. Je n’ai pas pu m’en empêcher. J’ai sorti une main de terre et j’ai attrapé la roue de son vélo, à cet imbécile. Dans mon état, je bouge peu, mais quand je le décide j’ai une poigne de fer : il a fait un soleil impeccable et a fini par terre.

J’aurai dû lâcher, mais j’avais envie qu’il débarrasse le plancher. Ma clairière a l’air d’être une piste de cross, peut-être ?

Je m’attendais à lui flanquer une peur de tous les diables, j’avoue. Surtout lorsqu’il aurait tenté de récupéré son vélo et qu’il aurait vu que cette étrange main sortie de terre ne bouge pas d’un pouce. Je l’aurais laissé secouer une ou deux fois avant de lui rendre sa monture.

Au lieu de ça, son premier réflexe en voyant que ce qui l’a fait tomber était une main a été de me chercher, moi tout entière. Ça n’a pas été très long. J’ai été déposée avec soin à même le sol, un peu de terre m’a recouverte peu à peu, mais je ne suis pas difficile à dégager.

Il a marqué le coup en me voyant. J’avoue que j’ai assez apprécié cette réaction. On s’attend à un vilain cadavre et on tombe sur une belle jeune fille pâle, qui parait dormir, ça fait toujours un choc, mais c’est bien la première fois qu’on se donne la peine de me contempler. Alors que j’en vaux la peine.

Il n’a pas crié. Au contraire, il m’a parlé d’une voix douce :

« Mademoiselle, s’il vous plait, pouvez-vous lâcher mon vélo ?

Tant de grâce. Tant de politesse. C’était exquis.

J’ai lâché le vélo.

Il a ajouté :

— Merci infiniment. »

Et il est reparti.

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J’ai attendu qu’il revienne. J’ai beaucoup pensé à lui dans mon rêve.

Et il est revenu.

« On dirait que je n’arrive pas à vous sortir de ma tête.

C’est très bien.

Il ajoute :

— Vos amis m’ont dit que je pouvais vous sauver. Que j’avais ce qu’il faut. Enfin, que j’étais celui qu’il fallait.

Il me prend la main, cette main qui m’avait permis d’attraper son vélo. Comme c’est romantique.

— Je vous en prie, permettez-moi… »

Je permets, je permets. La preuve, tu es encore vivant.

Enfin, il se penche et m’embrasse.

Le sort se lève.

Loin, très loin, dans une boite en bois posée sur le bureau de ma belle-mère, un battement retenti à nouveau, porteur d’une excellente nouvelle qui ne doit absolument pas la réjouir.

Je suis en vie.

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1 year ago

La légende d'Icare

Défi d’écriture 30 jours pour écrire, 20 août 

Thème : alignement/les ailes d’Icare

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Toutes les plumes ont été parfaitement alignées, cirées, et collées. Non, pas collées avec la cire, ça serait stupide. La cire sert à les imperméabiliser. Les plumes sont collées à la toile, qui est cousue sur les tiges de roseaux en forme d’aile. On met les bras dedans, et il n’y a plus qu’à tenir le tout pour planer. Non, le but n’est pas de battre des bras comme des andouilles en espérant s’envoler, c’est ridicule. Moi et mon père, nous avons grimpé au sommet de la plus haute tour du labyrinthe -  les gens oublient souvent que c’est un palais entier, pas seulement des couloirs – et nous nous sommes lancés. Les ailes servent à planer, pas à voler réellement. Mais c’est déjà extraordinairement grisant.

Je sais ce que les gens ont raconté de moi ensuite. Je sais que mon nom est devenu synonyme d’une ambition trop haute qui mène les gens à leur perte. Alors que ce n’est pas du tout ça qui est arrivé.

Déjà, même si je suis forcément plus jeune que mon père, je ne suis pas un gamin imbécile incapable de comprendre ce qu’il fait. Dédale a été enfermé après avoir créé le labyrinthe, au sommet de son art en tant qu’architecte, à un âge plus que mûr. Quand à moi, il me préparait pour prendre sa succession, autant dire que j’ai l’esprit carré et que j’aime les choses bien droites et bien alignées. Et j’étais largement adulte quand le roi m’a jeté dans le labyrinthe à mon tour.

Le truc qu’il ne faut pas oublier, c’est que toute la réputation de mon père reposait sur l’inviolabilité du labyrinthe. Un endroit si complexe qu’il est impossible d’en trouver la sortie. Le lieu idéal pour enfermer le monstre qu’est le Minotaure. Dédale a donc promis qu’il serait impossible d’en trouver la sortie… pour un minotaure. Qui est un monstre intelligent, mais qui n’est tout de même pas le couteau le plus aiguisé du panier, si vous me passez l’expression. Donc oui, on peut sortir du labyrinthe par la porte. Aucun palais, même le plus tortueux, ne peut suffire à vous retenir prisonnier si vous êtes un minimum dégourdi.

Mais mon père tenait absolument au truc des ailes pour sortir de là. Vous imaginez l’humiliation qu’il aurait subit s’il était tout simplement sorti par la porte ? Après toutes ses promesses au roi Minos et surtout tout l’or qu’il avait reçu pour son travail ? Parce qu’on ne peut pas nier que Minos payait ses dettes. Oui, il vous enfermait ensuite avec un monstre, mais il payait ses dettes.

Bref, Dédale et moi nous avons préparés nos ailes, nous avons grimpé la tour, et nous nous sommes jetés dans le vide. Alors pourquoi on a ensuite raconté que j’étais mort ? Si vous saviez…

On ne s’est pas enfuis tout de suite. On a d’abord testé les ailes. Il y a eu pas mal d’ajustements à faire, vous imaginez bien. C’était tout un travail de recherche et développement.

Et le Minotaure venait juste d’arriver dans le labyrinthe. Il n’était pas encore affamé et rendu fou par l’isolement. Il était si jeune, on venait de l’arracher au gynécée où il avait grandit. Il était si perdu…

Je lui ai fabriqué des ailes, à lui aussi.

Disons que ça n’a pas plu.

Et quand les flèches ont commencé à pleuvoir et que nous nous sommes écrasés en catastrophe, j’ai vu mon père qui continuait à filer loin, bien loin de ce bazar. Après tout, il m’avait répété de nombreuses fois que c’était une mauvaise idée. Il n’avait aucune envie de trainer dans le coin.

Ils ont remis le Minotaure dans son labyrinthe. Ils m’ont enfermé dans un cachot. Et ils ont raconté toute cette histoire sur moi qui serait mort. Je ne sais même pas pourquoi ils ne m’ont pas vraiment tué. Un moment de mansuétude de notre bon roi Minos, j’imagine. Il passe me voir, de temps en temps. Il me raconte le monde.

Vous êtes le premier étranger à arriver jusqu’à moi. Je veux bien vous donner mon secret pour fabriquer les ailes. Après tout, c’est ma fierté.

Mais je vous en prie, faites très, très attention où vous volez ensuite. Le danger, ce n’est vraiment pas le soleil.

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