luma-az - Luma Azane
Luma Azane

French writer, écrit de la SFFF et des fanfictions, poste sur l'écriture et reblogue Pratchett

834 posts

Joyeux Nol

Joyeux Noël

Cher Père Noël,

Pour Noël je voudrais un chapeau de sorcière et un balai volant. Je voudrais aussi un chaudron, des recettes et tout le nécessaire pour réaliser des potions magiques. Il me faudrait aussi un grimoire rempli de formules magiques, un familier (de préférence un chat noir ou un corbeau, mais si tu as un crapaud ou une chauve-souris sous la main je suis preneuse), et une baguette magique. J’espère avoir été assez sage pour mériter en prime une boule de cristal et un jeu de tarot, mais si ce n’est pas le cas tant pis, je me débrouillerais.

Oui, cette année j’ai renoncé à te demander la paix dans le monde et la fin des catastrophes que l’humanité s’ingénie à s’infliger à elle-même et aux autres. J’ai fini par admettre que tu ne peux pas te mêler des sentiments et pensées des gens, à part en encourageant la gentillesse par des cadeaux, ce qui est déjà bien mais reste limité. Non, cette année j’ai décidé de sauver le monde en allant botter des fesses moi-même, il ne me manque que les moyens adéquats pour y parvenir. Et je place de grands espoirs dans la sorcellerie.

En te souhaitant une bonne tournée et bien sûr un joyeux Noël,

Affectueusement,

Lilith

  • acciomagiesblog
    acciomagiesblog reblogged this · 3 years ago
  • mombeautyfood93
    mombeautyfood93 liked this · 3 years ago
  • denedi1999
    denedi1999 liked this · 4 years ago
  • tournevole
    tournevole liked this · 4 years ago
  • alexar60
    alexar60 liked this · 4 years ago
  • sous-le-saule
    sous-le-saule liked this · 4 years ago

More Posts from Luma-az

4 years ago

Aucun lecteur ne tolère le réel

J’ai arpenté des géographies imaginaires, aux noms enchanteurs, aux forêts infinies. Et on ne m’offre qu’un monde mourant et étriqué.

J’ai vécu mille aventures, livré des combats perdus d’avance et gagnés de justesse, senti mon cœur enfler d’émotion. Comment, à présent, me contenter du morne quotidien ?

J’ai grandi parmi les mousquetaires, les révoltés, les héros intrépides. Et on voudrait que j’accepte l’injustice et la lâcheté ordinaire.

J’ai eu pour refuge la narration, où tout fait sens, où aucun sacrifice n’est vain. Comment m’accommoder d’une existence absurde et chaotique ?

J’ai côtoyé des elfes, appris des sortilèges oubliés et chevauché des licornes. Vous ne m’enfermerez pas dans votre réalité.

Aucun lecteur ne tolère le réel.


Tags :
4 years ago
The Amazing Digital Art Of Stephen Stark
The Amazing Digital Art Of Stephen Stark
The Amazing Digital Art Of Stephen Stark
The Amazing Digital Art Of Stephen Stark
The Amazing Digital Art Of Stephen Stark
The Amazing Digital Art Of Stephen Stark
The Amazing Digital Art Of Stephen Stark
The Amazing Digital Art Of Stephen Stark
The Amazing Digital Art Of Stephen Stark
The Amazing Digital Art Of Stephen Stark

The amazing digital art of Stephen Stark


Tags :
4 years ago

Jalousie

Il grandit en moi, ce sentiment qui m’empoisonne, qui m’asphyxie.  Je le sens enfler, emplir toute ma cage thoracique, écraser mon cœur et mes poumons, tordre mon estomac.

Et je dis « Ah, c’est bien. »

J’ajoute « Tu as raison. Si tu es heureux, c’est le principal. »

Et aussi « Suis ton cœur. »

Le mien n’est déjà plus qu’un fantôme, de toute façon.

Une plante vénéneuse pousse en moi. C’est elle qui me torture. Son poison brûle mes veines à chaque fois que j’entends mon amour parler de son amour. Son amour pour une autre. Je souris. Je l’encourage. Il faut sourire. Il faut être gentille. Il ne m’appartient pas.

Mais il pourrait, murmure la plante.

Elle ajoute Pourquoi elle et pas toi ?

Et aussi Elle te le vole, ne te laisse pas faire.

Vilaine plante. Vilaines pensées. Vilain poison.

Je n’en peux plus.

Il ne voit rien. Et honnêtement, ça ne le concerne pas vraiment. C’est un combat entre moi et moi-même. Entre celle que je veux être et celle que je crains d’être. Entre celle qui avance toujours et celle qui va fracasser le crâne de sa rivale.

Je me retiens si fort.

J’étouffe.

« Je crois que ce serait mieux si on ne se voit plus pendant un certain temps. »

« C’est un peu compliqué à t’expliquer, mais crois-moi c’est mieux comme ça. »

« J’ai juste besoin d’un peu de temps pour moi. Pour souffler. Ne t’en fais pas, je te rappellerais dès que ça ira mieux. »

Dès que j’aurais arraché cette maudite plante et extirpé ses racines empoisonnées.

C’est ce qu’il y a de mieux à faire, n’est-ce pas ?

 .

Mais j’étouffe. J’étouffe vraiment.

Si j’allais voir l’autre, la rivale qui ne sait pas qu’elle est la rivale, est-ce que ce serait si grave ?

Je ne lui veux pas de mal.

Pas vraiment.

Je veux juste respirer à nouveau.

C’est tout.


Tags :
4 years ago
Unsent Messages
Unsent Messages
Unsent Messages

unsent messages


Tags :
4 years ago

L’Autre dans le labyrinthe

Il ne faut pas que je dorme. Je vais juste m’asseoir un peu, là, dans ce coin, pour qu’il ne puisse pas me surprendre par derrière. Voilà. Surtout, ne pas m’adosser contre la paroi. Mon instinct me hurle de ne pas toucher cette roche noire inconnue, qui émet un bourdonnement presque imperceptible mais clairement menaçant. Malsain.

Les flaques ont toutes séché, à présent. La dernière que j’ai trouvée, je l’ai lapée jusqu’à la dernière goutte, comme un animal. S’il ne repleut pas bientôt, je suis foutu. Mais peut-être est-ce la pluie qui a effacé les marques que j’avais tracées par terre. Ou alors, c’est lui. Depuis le temps que j’arpente ce dédale en tous sens, j’aurais dû retomber sur un de mes repères. Sauf si le labyrinthe est immense. J’ai bien essayé de suivre toujours le même mur - pas moyen de me souvenir si ce doit être le gauche ou le droit, ou si ça n’a aucune importance -, sans succès. Si seulement j’avais eu un fil ! Mais ils m’ont ôté tous mes vêtements avant de me laisser ici, et je n’ai croisé aucune Ariane – je n’ai jamais tapé dans l’œil des filles, de toute façon.

J’ai soif. Comment survit-il, lui, quand il ne pleut pas pendant des jours et des jours ? Une petite voix dans ma tête me souffle que boire le sang des victimes qu’on lui amène à chaque nouvelle lune doit lui suffire. Je voudrais qu’elle se taise.

J’aurais dû, dès le début, quand j’en avais encore la force, lui faire face et l’attaquer. Peut-être que j’aurais eu une chance. Mais après cinq jours sans manger ni dormir, il ne faut plus y songer. C’est la terreur qui m’a retenu. Si je l’avais vu clairement, peut-être aurais-je trouvé le courage. Mais il se terre toujours dans l’ombre, et n’approche jamais suffisamment. Je ne suis parvenu qu’à distinguer vaguement sa silhouette. Aucune rumeur ne parlait de monstre dans le labyrinthe – mais est-ce un monstre ? Et comment se fier aux rumeurs quand personne n’est revenu d’ici ? La silhouette pourrait être celle d’un humain, en considérant qu’il se déplace sur les pieds et les mains, à la façon d’un grand singe. Et en considérant qu’il a été humain il y a longtemps, avant que les Dieux s’amusent à le déformer et à lui ajouter des excroissances avec autant de cruauté que d’imagination. Au bruit que j’entends parfois, je crois qu’il a des griffes, et qu’il les fait crisser contre la roche noire – pour les user ? les aiguiser ? ou juste jouer avec mes nerfs ? J’en suis réduit à deviner, et c’est pire que de l’avoir vu. Parce que, du coup, j’ai imaginé. Et ça m’a ôté toute velléité de l’affronter.

Ca, et le stupide espoir qu’ils m’ont chevillé au corps avant de me balancer dans le labyrinthe. Que si, pour une raison quelconque – qui peut prétendre connaître Leurs désirs et Leur logique ? – les Dieux jugeaient que j’avais plus de valeur vivant que mort, Ils renonceraient à mon sacrifice et me laisseraient sortir. Je me suis raccroché à cette infime possibilité – pourquoi ? Pourquoi, alors que je sais pertinemment que personne n’a jamais eu cette chance ? On l’aurait su. On l’aurait forcément su. Pas vrai ? Pourquoi ai-je cru, comme le dernier des imbéciles, que je pouvais être cette exception ? Eviter la confrontation avec l’Autre et me concentrer sur la recherche de la sortie m’a paru la meilleure option. Après tout, il ne m’attaque pas non plus. Il se contente de me suivre de loin. Mais maintenant la petite voix me répète en boucle que j’aurais dû tuer l’Autre pour prouver ma valeur aux Dieux. Je ne sais pas. Je ne sais plus. A moins qu’il ne soit lui-même un Dieu. A moins que les Dieux n’existent pas…

Il faut que je me remette en route. J’ai rouvert les paupières dans un sursaut – les ai-je fermées une seconde ? plus ? C’est trop dangereux de rester sans bouger. Combien de temps peut-on tenir éveillé ? Tôt ou tard, il va falloir que je dorme. Je le sais. Il le sait. L’Autre dans l’ombre attend son heure.


Tags :